About
Le corps est le point zéro du monde,
là où les chemins et les espaces viennent se croiser,
le corps n'est nulle part : il est au cœur du monde,
ce petit noyau utopique à partir duquel
je rêve, je parle, j'avance, j'imagine, je perçois les
choses en leur place et je les nie aussi
par le pouvoir indéfini des utopies que j'imagine.
Michel Foucault, "Le Corps utopique".
Olga Caldas, photographe plasticienne, vit et travaille à Paris.
Depuis une quinzaine d’années, elle travaille sur la mise en scène du corps, et aussi sur sa mise en fiction.
Que ce soit dans “Daydreams” où elle donne cours à une autobiographie rêvée, ou dans “Et le corps se délie” (qu’on peut entendre : “Et le corps ce délit”), elle transcrit son expérience de l’intime au plus près de la chair, celle de l’autre ou la sienne propre.
Aucune pornographie, mais pas de refoulement non plus du processus érotique par lequel l’homme et la femme, séparément mais implicitement unis, mesurent leur présence au monde, grave chez l’homme, joyeuse chez la femme.
L’artiste fait à dessein flotter les périodes, les âges, et même elle les inverse, comme une enfance qui surgirait de la maturité même, en quête de ses premiers jeux.
A la fois en toute nudité et en toute innocence.
Le féminin et le masculin ne restent pas eux non plus sagement dans les catégories qui leur sont habituellement attribuées. L’homme peut se laisser aller à son désir de passivité, elle ne lui sera pas reprochée.
Olga Caldas insiste, à propos de ses nus masculins, sur le fait qu’ils sont bien les photographies d’une femme. Et elle souligne la rareté de ce type d’exercice. Comme si elle souhaitait là combler une lacune, s’investir en pionnière, sans aucun militantisme. Mais peut être se solidarise-t-elle simplement ici avec une attente latente de toutes les femmes : que l’homme consente enfin à s’abandonner. Voire chanter sa blessure, premier pas de la réconciliation avec soi-même.
Poétique, l’oeuvre photographique d’Olga Caldas ne s’explique pas. Si elle fait réfléchir, ce n’est pas comme on l’imagine, mais plutôt comme un miroir réfléchit. Elle suscite du fond de nous-mêmes un face-à-face imprévu.
- Martine Lecoq, critique d’art. Paris, décembre 2016
« Cadrages inusités, poses évocatrices mais dans la délicatesse des formes et des lignes. Le noir et le blanc dominant, corps sans tabou, sont hymnes à la sensualité, à la grâce, au bonheur d’être.
Avec ses raccourcis évocateurs, ses flous rythmés, ses jeux d’ombre et lumière, son art d’enfanter la vie sur des accords inattendus : un été rayonnant a laissé de belles traces dans les clichés d’une artiste qui laisse par-dessus tout parler son bel imaginaire empli d’imprévus. En toute discrétion, Olga Caldas effeuille les corps avec l’enchantement de prises de vue qui sont aussi de la poésie imagée.
- Roger-Pierre Turine, critique d’art, Arts libre, Bruxelles, déc. 2018
« Loin de celles qualifiées d’érotiques, loin de la vulgarité et de la banalité, les photos d’Olga Caldas sont ode à la féminité, hommage à la photographie - surréaliste entre autres - culte voué à la « beauté convulsive » qui ici s’apaise.
- Patrick Le Fur, critique d’art, Artension magazine, janv. 2019
« Olga Caldas souligne quelque chose d’essentiel en photographie : ce qui est caché se voit mieux, ou plus intensément.
En effet, les personnages d’Olga Caldas ne nous regardent pas, mais ils nous voient, même de dos, même s’ils ont le visage dissimulé.(…) Les figures d’Olga Caldas errent dans des lieux familiers et étrangement inquiétants. (…) la sensation est bien celle d’assister à une scène singulière, un rituel moderne et quotidien à la fois. »
- Elora Weil-Engerer, Manifesto XXI, déc. 2017
Olga Caldas, est représentée par Bertrand Scholler, Galerie 55Bellechasse /Paris 7/Miami
De 2016 à 2020, elle compte plus de 30 expositions en France et à l’étranger.
Elle est également co-directrice de la galerie IMMIX (Paris X) et responsable de la communication à la Halle Saint Pierre, le musée d’art brut à Paris.
ABOUT
For ten years, Olga Caldas works on the staging of the body but also on the way to put it in fiction. Whether it be in
« Daydreams » where she gives free rein to a dreamed autobiography, or in « Et le corps se délie » (« And the body frees itself »), she transcribes her experience of the intimate as closely as possible to the flesh, the one of other person, or her own.
No pornography in her work but there is no repression of the erotic processus either, through which the man and the woman, separately but implicitly closed, measure their presence to the world, serious about man, joyful with woman.
The artist makes, with purpose, floating periods and ages but also she reverses them as a childhood which would come from a maturity looking for its first games.
In the same time in all nudity and innocence.
Feminine and masculine do not stay calmly in the usual related categories. Man can let himself go to his desire of passivity without any reproach.
Olga Caldas insists, about her male nude pictures, on the fact they are made by a woman. She highlights the rarity of this kind of exercice. As she wanted to fill a gap and invest herself as a pioneer, whitout any militancy. ! However, maybe she is uniting with a latent expectation from women : that man feels agree to finally give in to, even sing his wound, which is the first step to reconciliation with oneself.
Poetic, the photographic work of Olga Caldas, can’t be explained. If it makes us think, it is not as we can imagine, but rather as a reflected mirror. She arouses an unexpected face to face coming from deep down within ourselves.
- Martine Lecoq, art critic. Paris, December 2016