Une autobiographie rêvée
DAYDREAMS
Une autobiographie rêvée
Olga Caldas nous entraîne dans le sillage d’une autobiographie rêvée. C’est elle et ce n’est pas elle. C’est sa vie et l’ailleurs de sa vie.
Comme un droit de rêver à tout âge, de ne pas abdiquer cette part d’elle-même qui est plaisir et jeu. Le plaisir, le jeu, sont des affaires très sérieuses, qu’il ne faut jamais prendre à la légère. Rien n’est plus facile qu’eux en apparence ; rien n’est plus difficile que leur faire une place dans notre vie encombrée.
La véritable enfance est à venir. Est-ce là le message de l’artiste ? Sans doute. Il n’est jamais trop tard. Il suffit de savoir laisser la fenêtre ouverte.
Dans tous ces noirs et blancs, il y a au fond plus de blanc que de noir, et même, pourrait-on dire, plus de lumière que de blanc. L’enfance à venir n’est pas, pour Olga Caldas, la nostalgie du passé. Bien au contraire. C’est sa redécouverte. L’objet familier que l’on croyait bon pour le grenier danse, la vieille peluche devient le symbole d’une jeunesse éternelle.
Olga Caldas connaît par cœur les coins et recoins de sa maison, de son jardin, et pourtant, ils demeurent à jamais inexplorés. Un corps de femme trône, triomphant, au milieu d’un flou d’images ludiques, comme une déesse païenne des temps antiques. Mais c’est un trône renversé. Le corps, en mille morceaux, s’il se dévoile parfois impudiquement sous nos yeux, est aussi sans visage, anonyme.
C’est le corps d’une femme, et celui de toutes les femmes.
Martine Lecoq, critique artistique. Paris, juin 2016
* La série Daydreams a été réalisée en collaboration à la prise de vue avec Eric Paulin
DAYDREAMS
An dreamed autobiography
Olga Caldas takes us in the wake of an dreamed autobiography. It’s her and not her. It’s and It’s not her life. It’s like a right to dream at any age, to not abdicate this part of herself which is pleasure and game.
Pleasure, game, are very important matters, It is definitely not things we should treat lightly. In theory, nothing is more easy than them ; but actually nothing is more difficult than to find a place for them in a block life. True Childhood is yet to come. Is this the rhetoric of the artist ? Probably. It is never too late. You just have to leave an open door.
In all that blacks and whites, there is actually more white than black, and even, could we say, more light than white. The future childhood is not , for Olga Caldas, the nostalgia of the past. On the contrary, it’s the rediscovery of the past. The old thing destined for the attic is now dancing, the old cuddly toy becomes the symbol of eternal youth.
Olga Caldas knows by heart nooks and crannies of her house and her garden, but they remain forever unexplored. One woman’s body presides, in triumph, inside blurred and playful images, like a pagan goddess of antiquity. But it’s a split throne. The Body, shattered into a thousand pieces, if it shows itself indecently, is also without face, anonymous.
It’s the body of a woman, of every woman.
Martine Lecoq, art critic. Paris, june 2016