Accueillir l’invisible
Marc Duvillier
Historien de l’Art
Paris, janvier 2025
Chaque photographie d’Olga Caldas opère une forme d’apparition, participe d’une surprise, d’un étonnement, d’une suspension du temps, d’un déplacement des sens et des perceptions.
Les œuvres d’Olga répondent à sa nature, son caractère.
Elles sont à la fois pleines de grâce, de noblesse, élégantes, très féminines, très plastiques comme des tableaux d’un peintre symboliste, et préservent une importante part de mystère.
Le sourire d’Olga se rapprocherait-il de celui du chat du Cheshire de Lewis Carroll ?
Qu’y-a-t-il derrière cette joie, cette gentillesse attentive, cet esprit positif ?
D’abord un appétit pour les contrées imaginaires et inconnues et leurs narrations.
Les recherches d’Olga Caldas se situent dans des territoires d’explorations des fantasmes, de secrètes cérémonies à décrypter. Et la photographe a transformé son jardin en région parisienne pour obtenir un studio à ciel ouvert et accueillir l’invisible en une véritable quête insatiable. Les activités de passeur d’art à la Halle Saint-Pierre, qui caractérise chacun des membres de l’équipe de ce lieu unique et si précieux, lui ont permises de susciter de nombreuses rencontres artistiques marquantes. À la Halle, chacun des acteurs est un transporteur de mondes, est une œuvre singulière en lui-même …
La série de photographies réalisée en 2016 à la demande de Marie Morel qui pose nue et en confiance donna carte blanche à Olga a donné le très bel ouvrage Miroir du temps, les mondes de Marie Morel (Editions Regard, novembre 2021); Ces photographies évoquent des photogrammes des premiers films surréalistes de Man Ray.
Le regard d’Olga Caldas est subversif.
La douceur qui transparaît dans ces images entraîne vers des contrées souvent inexplorées : stratégie qui permet de faire admettre ou « passer en douce » des éléments dérangeants par la douceur qui enveloppe le regardeur comme pris dans un voile ou dans les pétales ou les étamines d’une des fleurs justement.
Dans cet espace autre, le « jardin des sentiers qui bifurquent », labyrinthique et hypnotique, le spectateur doit se perdre, accepter le jeu proposé où tous les sens sont convoqués et où les parfums et les sons correspondent. La sensualité, la tactilité, les textures qui sont transcrites dans ces images sont singulières. Ces photographies sont autant de miroirs des eaux, de voies de passages vers l’invisible comme dansL’Orphée de Jean Cocteau et chez Lewis Carroll. En s’approchant d’elles, on s’attend à ce qu’un contact s’établisse …
Un regard qui agit comme une caresse favorisant l’apparition de l’étrangeté ; une ode aux possibilités. Une musique se dégage de ces images bruissantes.
Le thème du temps et de la métamorphose sont centraux : par exemple dans la série « L’Ephémère », réalisée à l’été 2021, le corps féminin nu fait sa mue, comme un insecte. Ces autoportraits dans des voiles de mariée transparents se débattant dans un environnement naturel sauvage traduisent une certaine fragilité et fugacité d’un état de corps : l’instant d’une respiration. Cette métamorphose à l’œuvre est emprunte de fantomatique. Chaque cliché traduit l’impression que quelque chose échappe au regardeur, qu’il ne possède pas toutes les clés de lecture de l’image, que quelque chose s’efface et disparaît au moment où l’image s’imprime fugacement sur la rétine. Les montants métalliques d’un lit abandonné dans des herbes folles et recouvert par elles produit l’effet d’une greffe du temps : l’espace est troublé.
Le corps en mue repose-t-il sur de l’herbe ou lilliputien sur une pilosité folle et géante ? Deux entités semblent se métamorphoser simultanément par contact et capillarité : le corps et l’espace.
Des statues de corps en pierre sortent d’un sommeil et semblent s’animer sur notre passage, en croisant notre regard comme dans l’adaptation cinématographique intensément onirique du Tour d’écrou d’Henry James : Les Innocents (1961) de Jack Clayton. On s’attend à croiser Alice mais aussi Miles et Flora du Tour d’écrou. Corps de chair ou corps de pierre ? Une gorgone pourrait surgir et pétrifier le regardeur sur place. Corps libre ou entravé, lié ? Toujours en mouvement.
En effet, le rituel ne semble pouvoir opérer pleinement que lors de cette rencontre à laquelle contribue le regardeur indispensable et actif, captif amoureux.
De ce point de vue, les photographies d’Olga Caldas échappent à leur fonction première de rendre visible. La photographe « fait déborder le cadre ordinairement assigné à la création : lorsque cette dernière réactive des fonctions magiques, thérapeutiques, initiatiques, mythiques... » (Michel Thévoz)
L’artiste est ici perçu comme animiste, comme un poète révélateur et un mage, parfois médium. Olga Caldas traduit l’invisible qu’elle a convoqué comme lors de séances médiumniques.
Les photographies d’Olga Caldas produisent le sentiment d’une douce panique. Dans l’espace de son regard tout peut survenir. C’est à une sorte de danse que se livre côte à côte le visible et l’invisible convoqués par sa présence.
Nous ne sommes donc pas surpris qu’Olga se soit rendue au Japon et y ai réalisé la série « Anna Bath Ritual » à Hakone.
Au Japon, la vie et la mort ne sont pas séparés comme en Occident et en France où la mort et la fin de vie sont des tabous, cachée à la porte des villes : ainsi au Japon, n’est-il pas rare de voir des écoliers traverser un cimetière et courir au milieu de tombes pour se rendre à l’école. Visible et Invisible se rencontrent et voisinent joyeusement. Ce que les films de fantômes Japonais ont si bien montré.
Les compositions proliférantes d’Olga Caldas, témoignent d’innombrables récits possibles. Chaque élément contient une histoire : chaque feuille, fleur, pierre, corps, ombre et lumière se racontent et attendent d’être animés par le regardeur.
Certaines de ces photographies provoquent une forme d’hypnose ou d’éblouissement : bains de lumière ! Une immersion dont le regardeur, passager ébloui, sort transformé.
LA BEAUTÉ SAUVERA LE MONDE
Laurent Quénéhen
Critique d’art
Olga Caldas s’intéresse à la beauté du monde. Une fleur, le profil d’un visage, les courbes d’un corps qui se dépose dans l’eau claire. Son sujet n’est pas l’érotisme, même s’il peut survenir dans la pureté des contours d’un corps mouillé.
À l’origine de la photographie et du cinéma, des silhouettes se détachaient d’un écrin sombre, comme émergeant du néant, fantomatiques. C’est un peu ce que l’on retrouve dans les images d’Olga Caldas, cette magie de l’image liée aux contrastes, à la lumière et au clair-obscur.
La plupart de ses photographies travaillent ces oxymores visuels que Rembrandt affectionnait, mais il est nécessaire qu’à la source quelque chose émane de l’âme du sujet pour capter l’onctuosité de sa peau, sa luminosité car « celui dont le visage n’émet pas de lumière ne deviendra jamais une étoile ». William Blake.
Les gens se retournent sur le passage de la beauté, c’est l’humanité tout entière qui resplendit, la beauté est universelle, mais éphémère et la photographie, médium de l’instantané, peut la saisir dans sa réalité concrète et momentanée. La beauté est intouchable, présence divine, elle est l’union temporaire entre le modèle et le photographe qui la pérennise et c’est ce qui irradie des photographies d’Olga Caldas.
Souvent, l’eau est présente, notamment avec les prises de vues de la femme au bain. L’eau est liée au bien-être, les villes se construisent autour d’un fleuve et l’homme est constitué de soixante-dix pour cent d’eau, il n’y a pas de bonheur sans eau.
Les jeunes femmes photographiées en mouvement, le grain de leur peau comme celui du papier impressionné par la lumière, la densité de leurs cheveux noirs semblent de longues feuilles reliées aux branches du corps, elles prennent racine dans l’œil de la photographe et forment des tropismes qui font oublier la violence du monde.
Il y a une fascination pour la beauté dont on ne peut se détacher. Par opposition, la guerre et la mort sont associées à la laideur. Il y a une confrontation symbolique et ceux qui renoncent à l’attrait ou à la recherche de la beauté, perdent le goût des autres, le goût de la vie.
C’est ce que Olga Caldas s’est attachée à rendre compte avec sa série de photographies qui présente des « corps-mémoires » sur lesquels les noms des victimes des nazis sont écrits. C’est une commémoration des atrocités commises pendant la seconde guerre mondiale, c’est-à-dire par des personnes éduquées, des enfants de Goethe et de Kant, amateurs de musique et d’art. Ce sont des Européens cultivés qui ont assassiné consciemment et froidement des millions de personnes essentiellement juives, mais aussi tziganes, homosexuelles, handicapées, résistantes. La perte du goût des autres les a plongés dans la plus sordide machination inhumaine de l’Histoire. Photographier les noms des disparus écrits sur des corps d’aujourd’hui, c’est se souvenir de la cruauté qui peut tuer n’importe qui et n’importe où.
L’envers de la pièce humaine est noir du sang des autres d’où la nécessité de valoriser la beauté d’une fleur, d’un corps en mouvement ou endormi, sans défense. Le travail d’Olga Caldas est une volonté d’exposer la face positive du monde et de contrecarrer la laideur et la violence qui sont mises en exergue dans l’actualité.
Exposer la beauté du monde, la douceur des corps n’est pas anodin, c’est un acte engagé qui s’oppose à la négation de la vie. On ne répond pas au meurtre par le crime, c’est ce qu’évoquait Robert Badinter en supprimant la peine de mort en France en 1981.
« Les chemins qui bifurquent », le titre de l’exposition est, sous ses allures bucoliques et sensuelles, une affirmation contre la violence. C’est précisément là où les chemins bifurquent, c’est-à-dire abandonnent une voie pour en suivre une autre.
La voie choisie par Olga Caldas est celle de la beauté du monde et de l’humanité, c’est un choix esthétique et politique.
Paris janvier 2025
Martine Lecoq
Écrivaine, critique d’art
LE JARDIN AUX SENTIERS QUI BIFURQUENT
HALLE SAINT PIERRE - 15 JANVIER - 15 MARS 2025
Olga Caldas nous fait cheminer, dans cette exposition personnelle, à travers plusieurs expériences successives qui ont jalonné son travail photographique depuis une décennie.
Refusant leur déroulement chronologique en ligne droite, elle choisit de les lier dans une sorte de ronde fraternelle sans commencement ni fin. Car il importe que "les sentiers bifurcants" qui en émanent puissent converger à certains moments et s'entre-regarder.
Les fragments de ces chapitres photographiques antérieurs sont très divers sans pour autant se gêner.
On trouve des réminiscences d'enfance, comme cette danseuse anonyme, toute légère, qui prend son envol sur sa balançoire, mais aussi des marques plus récentes de blessures, ainsi (dans la série sur l'artiste Marie Morel), ces bras de femme devenus semblables aux cordes qui l'ont meurtrie.
On trouve la placidité d'un bain rituel japonais que rien ne peut distraire de sa méditation ludique puis, un peu plus loin, en contrepoint de l'harmonie précédente, une créature indifférenciée qui se débat dans sa chrysalide, en peine de son corps et de son essor perdus.
Même s'ils se tiennent dans la même toile de fond, ces sujets ne se mélangent pas et réclament d'être vus séparément. Chacun, qu'il contienne une seule œuvre dans son opus, deux ou plus, est un "sentier qui bifurque" à part entière. Il n'empiète pas sur le chapitre suivant ou sur le précédent, et poursuit seul sa route.
Il serait faux cependant d'avancer que, dans cette exposition, Olga Caldas donne la même place à chacun des chainons qui en constituent l'ensemble.
C'est surtout par ses inédits et récents portraits de fleurs qu'elle retient toute notre attention.
Elle leur accorde une place prépondérante qui les fait littéralement exploser au regard. Ce travail photographique en noir et blanc, maturation de plusieurs années parvenue à son aboutissement, l'emporte par le nombre des œuvres proposées ainsi que par leur dimension. Comme s'il avait valeur de présent et d'avenir au beau milieu des séries passées. Commencé à l'aube du covid, quand la nature, désertée par l'humain, réapparaissait dans sa gloire originelle, il s'est prolongé en réflexion sur le temps, et aux moments de grâce, de beauté inconditionnée, qu'on peut lui arracher dans la surprise d'un pur instant de vie.
Les fleurs d'Olga Caldas nous sont aujourd’hui plus offertes que simplement présentées, comme si elles voulaient sortir de leur support photographique pour venir trouver chacun de nous. Et c'est en soi-même que chacun les trouve.
Alors qu'aux thèmes de fleurs sont habituellement associées la fugacité, la nostalgie de l'éphémère, voire la vanité des apparences, c'est ici la perception contraire qui prévaut. L'immédiatéité de leur éclat introduit une sensation d'éternité qui tient de la nature sans doute mais aussi, et surtout, de la vision.
Telles quelles, elles semblent entraîner l'artiste dans le sillage d'une nouvelle ère créatrice, en se déployant hors du périmètre intimiste qui circonscrivait son travail jusqu'ici. La subjectivité de l'imaginaire se met au service de l'universel.
Paris, décembre 2024
Jean-Pierre KLEIN
Psychiatre, psychanalyste, auteur littéraire et de théâtre
LE JARDIN AUX SENTIERS QUI BIFURQUENT D’OLGA CALDAS
Non, nous n’arrivons pas à seulement regarder les fleurs photographiées par Olga Caldas,
ce sont ses fleurs qui nous regardent
Non, ce ne sont pas ses fleurs,
ce sont les cœurs de ses fleurs,
Non, ce ne sont pas leurs cœurs,
C’est leur hile aux plis enchevêtrés,
Le hile, cette petite surface courbe d’une graine ou de la plante
cette cavité qui entoure le visiteur visité en réciprocité.
Petite fleur c’est le nom familier dont certaines mères nomment leur sexe à leur fillette
Olga qui exalte depuis toujours le corps qui se délie, l’intime féminin magnifié,
n’a pas changé de sujet
quand elle photographie les fleurs et leur cœur de lumière qui se révèle naturellement
sans aucun artifice
Le hile n’est pas la blessure universelle comme le dit Godard du sexe féminin
dans le film La passion
On pense plutôt à André du Bouchet :
La déchirure,
Non, Le jour de la déchirure
Mais la déchirure, c’est encore une projection masculine qui ne pense généralement aux femmes que pour les déflorer
Ce n’est pas la déchirure que nous montrent les cœurs des fleurs d’Olga Caldas
C’est le jour même, la lumière qui émane d’elles en irradiant
en illuminant de leurs splendeurs les visiteurs et les visiteuses
C’est l’origine universelle du monde, l’origine charnelle, l’origine végétale, la joie originelle,
Ce sont toutes les chaleurs que contient le nom même de Caldas,
Voir, sentir, presque toucher ces fleurs et recevoir leurs humeurs
Immersion de tous et toutes dans son jardin aux senteurs qui bifurquent.
Paris, janvier 2025
fleurs en voyage
Martine Lecoq
Écrivaine, critique d’art
« Tas d’œufs frits dans de vieux chapeaux », c’est ainsi que le poète Arthur Rimbaud raillait l’abus de fleurs dans les vers sirupeux de son temps. Pourtant lui-même, dans ses « Illuminations », écrivit un poème en prose tout simplement nommé « Fleurs ».
Y aurait-il deux sortes de fleurs, les unes nauséeuses d’élégance convenue, taillées pour le conformisme ambiant, et à côté, en marge, des fleurs d’un autre acabit, qui transcendent la douleur au lieu de la cacher, qui réfutent le mensonge, des fleurs qui osent dire ce qu’elles éprouvent ?
C’est à cette seconde catégorie, bien sûr, que les fleurs d’Olga Caldas se rattachent. Elles ne ressemblent pas à ces roses du Bengale sans épines et sans parfum citées par un autre poète, plus ancien, Alfred de Musset, qui les rejetait avec dégoût. Au contraire, elles sont pleines d’épines et de parfum. Mais pour s’en assurer, il convient d’entrer en soi-même. Car si on se tient devant elles les yeux trop ouverts, comme devant un spectacle du monde extérieur dont on attend avidement qu’il nous remplisse, on ne verra rien ou pas grand-chose. Au mieux, ce ne sera que l’ensorcellement d’une seconde.
Ces fleurs appartiennent à la nature dans la mesure où l’humanité elle aussi appartient à la nature, où elle reconnaît sa dépendance envers elle. Si l’on conçoit cela, l’éblouissement reçu devient définitif.
On trouve chez Olga Caldas des roses, beaucoup de roses, mais pas seulement. Une frénésie printanière, mais pas seulement non plus. Peu à peu, on dérive vers d’autres espèces et d’autres saisons. On n’a pas besoin d’en savoir plus. Ce sont des fleurs en voyage même si elles ne quittent pas leur lopin de terre. Des fleurs sans abri qui reçoivent de plein fouet les intempéries du réel. Leur destinée est à l’échelle d’une vie humaine dont les pétales d’âme sont autant de cris. Les fleurs, comme nous-mêmes, tiennent toute leur force de leur fragilité. Quiconque l’oublie se condamne à une mort prématurée.
Si les images montrées ici recèlent un message, c’est moins celui d’une fable écologique banale qui incite chacun de nous à devenir l’ami conscient de son environnement, qu’une invitation subconsciente. Invitation à ne pas demeurer un calice fermé, à ne pas garder pour soi son propre parfum.
De cette façon, Olga Caldas sert la nature autant que n’importe lequel de ses défenseurs les plus ardents. Car, au bout de sa démarche, elle ne fait plus de différence entre la nature et elle. Elle passe tout entière dans ce qu’elle photographie ; elle n’observe plus, elle devient ce qu’elle voit.
La langue universelle des fleurs, sous le soleil qui nous régit et nous anime, nous pouvons aisément la comprendre. Elle parle du mal-être ou du bien-être de ces pauvres humains que nous sommes, et dont elles se font les miroirs. Des miroirs non pas déformants, mais fidèles, d’une fidélité particulière qui étonne. Car elles ne se contentent pas de nous montrer qui nous sommes à un moment donné, mais ce à quoi nous devrions tendre, ce que nous serons, si nous le voulons.
En contemplant sans opinion préconçue ce qui nous entoure, sans projection de notre idée de la beauté, toujours dépassée, nous nous transformons instantanément, nous jaillissons.
Nous sommes dans la beauté sans le savoir, et c’est exactement ce qui se passe devant les photographies présentées ici, où le mot beauté vient aux lèvres comme un baiser avant que toute définition ne le galvaude, ne l’emporte dans son cortège d’ignorance arrogante.
Dans cette sélection d’œuvres choisies se déroule le processus d’une métamorphose de l’amour. Avec ses phases : la joie des débuts, le violent constat de l’éphémère, la lutte pour la survie du sentiment après sa mort programmée, le lambeau de vie éternelle arraché à nos illusions, puis ce bonheur d’un autre ordre qu’on pressent qu’on touche parfois, cet adieu qui est aussi le lieu de nos retrouvailles infinies …
Paris, le 18 octobre 2022