miroir du temps

 

MIROIR DU TEMPS - OLGA CALDAS

(LES MONDES DE MARIE MOREL)

préface
Gilbert Lascault & Marie Morel

Editions Regard, novembre 2021

Livre 48 pages en noir et blanc, format 21 x 21 cm.
25 exemplaires en tirage de tête avec photo pigmentaire sur papier Fine Art,

Livre : 20€
Livre tirage de tête avec photo originale signée et numérotée : 100€
Lié d’un ruban rouge issu de la performance Attachement.
+ frais de port, sur commande : olga.caldas@hotmail.fr

PRÉFACE

LE CLIMAT DES RÊVES DE MARIE ET OLGA
Gilbert LASCAULT, 2021

En 2016, à Paris, à la Halle Saint Pierre, Olga Caldas répond à la demande de Marie Morel, créatrice inventive, audacieuse, de la photographier dans son atelier. Elle aurait carte blanche.
Olga accepte et la photographie nue, libre, hardie, tour à tour calme et joyeuse, pudique et dévoilée, silencieuse et efficace. Marie se cache et se dédouble ; elle est ligotée et se délivre ; elle se repose et marche sur l’eau.

Pour photographier Marie, Olga se plonge dans divers ateliers du Petit Abergement. Olga s’approche des forêts près et assez loin des ateliers, près des fleurs et des odeurs sensuelles ; ou bien Olga observe la nage de Marie dans la Méditerranée, les reflets des fluides, le bonheur...

De 2016 à 2019, Olga réunit de nombreuses photographies et elle rassemble de nouveaux photomontages, des connexions imprévisibles, des chemins inattendus, des fictions soudaines, des vues paradoxales.

Marie Morel et Olga Caldas sont alors sœurs, acolytes, complices ; elles sont très proches, très voisines. Les photographies choisies d’Olga bouleversent, perturbent, troublent, dérangent, désorientent.

Ces photographies proposent le climat des rêves de Marie, l’atmosphère des mirages ... telle photographie privilégie l’intérieur et l’extérieur d’un séjour, le dedans et le dehors ou bien les résilles des bas ; telle autre photo révèle les orteils d’un pied et une zone humide ; telle troisième photographie évoque la lumière et la nuit ; une autre image montre Marie qui s’assoit sur le haut de son piano ; ailleurs, Marie rayonne comme Vénus victorieuse ou comme une Néréide Thétis, mère d’Achille ; ou bien Marie se masque et elle se dédouble en jumelles ; ou encore, Marie apprivoise ses oiseaux dociles et exquis ; peut-être, Marie serait une amazone aérienne et elle semblerait chevaucher un cerf songeur ...

Les surfaces, les aires, les domaines, les miroirs, les chatoiements, les rideaux, les draperies, les voilages, les accès, les passages, les pistes multiplient les apparitions disséminées, les fantômes, les illusions, les simulacres, les feintes, les rythmes, les mouvements, les cadences.

Olga Caldas et Marie Morel dialoguent. Elles sont confiantes. Toutes deux, elles improvisent.


S’OFFIR À L’œUVRE DE L’AUTRE
Marie MOREL, 2021

J'aime le monde intimiste... intime des photos d'Olga.
C'est très féminin, très fantasmé, très poétique, très au-delà du visible.
Ce qui est très fort pour des photos.
C'est pour cela que c'est la seule photographe pour qui j'ai eu envie de poser nue dans mon atelier.
Je pose pour d'autres photographes et souvent dans mes ateliers, mais toujours avec une légère distance.
Mais avec Olga je ressentais cette sorte de complicité créatrice qui permettait d'aller plus loin.

Pour moi, poser n'est pas créer une œuvre de ma part, mais plutôt donner par ma présence, sentie ou dévoilée, un souffle à la création de l'autre.
C'est une sorte d'abandon, de lâcher prise avec mon univers personnel pour m'offrir à l'autre, et qu'il en puise ce qu'il veut, qu'il en fasse ce qu'il veut, pour en faire sa propre œuvre.

Olga est venue dans mes ateliers et aussi dans les forêts autour de chez-moi, et au bord de la mer, dans des lieux que j'aime.
Mais on est malgré tout, totalement dans le monde d'Olga car c'est son œil qui regarde.

Je savais qu'il en sortirait quelque chose de très poétique, bien sûr je ne savais pas quoi, mais j'avais confiance en Olga.

Une fois les photos finies, et un premier choix fait, voilà que soudain tout change et qu'Olga recrée l'espace de la photo.
Véritable surprise : c'est ça les créateurs, ils apparaissent où on ne les attend pas. Ils bousculent notre façon de voir. Ils nous invitent à voyager dans leurs mondes.

Et pour moi la surprise est extraordinaire car d'une façon très délicate et subtile je suis intégrée à son œuvre. J'ai soudain des pensées que je ne savais pas penser, soudain des odeurs qui me pénètrent que je ne savais pas sentir, soudain des ombres que je ne savais pas produire, et même le rêve d'un amant que je ne savais pas connaître.

C'est un beau cadeau qu'Olga me fait !