Exposition personnelle au musée de la Halle Saint Pierre à Paris du 15 janvier au 16 mars 2025.
Solo exhibition at Halle Saint Pierre museum in Paris from January 15 to March 16, 2025.
« La première chose qui me vient à l'esprit en regardant les photos d’Olga Caldas, c'est la magnifique lumière qui en émerge. Cela rayonne et emporte tout dans l'allégresse d'une métamorphose, de métamorphoses, rayonnantes. La vie de ses fleurs subjugue…»
- Roger Pierre Turine,critique d’art La Libre Belgique. Arts Libres, Bruxelles, nov. 2023.
The first thing that comes to mind when looking at Olga Caldas’s photographs is the magnificent light that emanates from them. It radiates and sweeps everything away in the joy of a metamorphosis—of many radiant metamorphoses. The life within her flowers is utterly captivating ...
— Roger Pierre Turine, art critic, La Libre Belgique, Arts Libres, Brussels, Nov. 2023.
Accueillir l’invisible
Marc Duvillier, historien de l’art
“Chaque photographie d’Olga Caldas opère une forme d’apparition, participe d’une surprise, d’un étonnement, d’une suspension du temps, d’un déplacement des sens et des perceptions.”
(…) Dans cet espace autre, le « jardin des sentiers qui bifurquent », labyrinthique et hypnotique, le spectateur doit se perdre, accepter le jeu proposé où tous les sens sont convoqués et où les parfums et les sons correspondent. La sensualité, la tactilité, les textures qui sont transcrites dans ces images sont singulières. Ces photographies sont autant de miroirs des eaux, de voies de passages vers l’invisible comme dans L’Orphée de Jean Cocteau et chez Lewis Carroll. En s’approchant d’elles, on s’attend à ce qu’un contact s’établisse. (…)
Embrace the Invisible
Marc Duvillier, art historian
Each photograph by Olga Caldas conjures an apparition — a moment of surprise, of wonder, of time suspended, of the senses and perceptions gently unsettled."
(…) In this elsewhere — the “garden of forking paths”, both labyrinthine and hypnotic — the viewer is invited to lose themselves, to surrender to the game where every sense is summoned, where fragrances echo sounds. The sensuality, the tactility, the textured breath of these images is unlike any other. Each photograph is a mirror of water, a threshold to the invisible, much like in Jean Cocteau’s Orpheus or the enchanted realms of Lewis Carroll. As we draw closer, we half-expect the image to reach back, to touch us in return. (…)
Fleurs en voyage
Martine Lecoq, écrivaine et critique d'art
(…) Si les images montrées ici recèlent un message, c’est moins celui d’une fable écologique banale qui incite chacun de nous à devenir l’ami conscient de son environnement, qu’une invitation subconsciente. Invitation à ne pas demeurer un calice fermé, à ne pas garder pour soi son propre parfum.
De cette façon, Olga Caldas sert la nature autant que n’importe lequel de ses défenseurs les plus ardents. Car, au bout de sa démarche, elle ne fait plus de différence entre la nature et elle. Elle passe tout entière dans ce qu’elle photographie ; elle n’observe plus, elle devient ce qu’elle voit.
(…) En contemplant sans opinion préconçue ce qui nous entoure, sans projection de notre idée de la beauté, toujours dépassée, nous nous transformons instantanément, nous jaillissons. (…)
Traveling Flowers
Martine Lecoq, writer and art critic
(…) If the images presented here carry a message, it is less that of a banal ecological fable urging each of us to become a conscious friend of our environment, than a subconscious invitation. An invitation to not remain a closed chalice, to not keep one's own fragrance to oneself.
In this way, Olga Caldas serves nature as much as any of its most passionate defenders. For, at the heart of her process, she makes no distinction between nature and herself. She becomes one with what she photographs; she no longer observes, she is what she sees.
(…) By contemplating without preconceived opinions what surrounds us, without projecting our outdated notions of beauty, we are instantly transformed, we burst forth… (…)
La beauté sauvera le monde
Laurent Quénéhén
Critique d’art et commissaire d’expositions
“Olga Caldas s’intéresse à la beauté du monde. Une fleur, le profil d’un visage, les courbes d’un corps qui se dépose dans l’eau claire. (…) À l’origine de la photographie et du cinéma, des silhouettes se détachaient d’un écrin sombre, comme émergeant du néant, fantomatiques. C’est un peu ce que l’on retrouve dans les images d’Olga Caldas, cette magie de l’image liée aux contrastes, à la lumière et au clair-obscur.”
Beauty Will Save the World
Laurent Quénéhén, art critic and curator
Olga Caldas is drawn to the beauty of the world. A flower, the profile of a face, the curves of a body gently settling into clear water. (…) At the dawn of photography and cinema, silhouettes emerged from a dark frame, as if rising from nothingness, ghostly. This is something we encounter in Olga Caldas's images — that same magic of the image, bound to contrasts, to light and shadow.
Note de l’artiste
Le jardin aux sentiers qui bifurquent
C’est à une déambulation onirique que nous convie la série Le Jardin aux sentiers qui bifurquent, une promenade dans un jardin-labyrinthe, propice aux rencontres insolites et aux rêveries. Portés par le vent de l’imaginaire, de l’enchantement et de la réminiscence, au gré des chemins, nous nous accordons avec les présences végétales et florales, ainsi qu’avec les corps de chair et de pierre qui semblent prendre vie sous nos pas. Les végétaux habillent somptueusement les corps de pierre – de soie, de velours, de gaze, de couleurs, d’or et d’argent – qui, sortis de leur torpeur, s’animent, donnant naissance à un étonnant ballet. Cette danse opère une métamorphose mystérieuse du visible, une efflorescence silencieuse et odorante où parfums, couleurs et sons se répondent. Capter l’influence muette de ces correspondances, les interactions subtiles, les permanences de l’éphémère, et les mutations des habitants du jardin en de nouvelles formes, tel est mon dessein de promeneuse et d’éternelle rêveuse !
Au-delà de la beauté, le pouvoir de l’imaginaire.
C’est une vision labyrinthique, faite de rencontres avec des présences singulières, à la fois réelles et fictives, ouvrant sur un monde imaginaire. La nature est abordée comme un espace à explorer, un territoire extra-ordinaire, au sens premier, fait d’émerveillement, de curiosité, d’où peut surgir une certaine étrangeté, un monde presque surréel. Et, prendre conscience que nous faisons partie intégrante de ce paysage. La nature n’est pas un décor, c’est la maison de l’homme. écrivait Victor Hugo, dans Les Contemplations, « L'Âme et la Fleur ».
Un récit qui remet le corps, notre véhicule de l’être-au-monde (2) au centre de notre espace intime. Le corps, point zéro du monde, là où les chemins et les espaces se croisent (...) ce noyau utopique à partir duquel je rêve, je parle, j’avance, j’imagine, je perçois les choses à leur juste place et je les nie aussi par le pouvoir indéfini des utopies que j’imagine.(3) Un corps aujourd’hui malmené, exploité, enfermé, cadenassé, méprisé, privé de sa liberté la plus élémentaire, de sa souveraineté primordiale.
Il ne s’agit pas seulement de montrer la beauté de la nature et des corps, mais de nous inviter à les repenser dans leur singularité, à les considérer comme essentiels et dignes du plus grand respect.
Un récit qui interroge notre lien au monde, à la nature, à l’autre, aux autres, nos pareils dissemblables ; qui prend en considération le pouvoir de l’imaginaire pour nous aider à dépasser nos représentations limitantes et destructrices. Pour un monde plus vivable pour chacun. Envisager la possibilité d’une coexistence plus harmonieuse, plus respectueuse. Une utopie nécessaire !
Olga Caldas, janvier 2025
1.Titre de la nouvelle éponyme de Jorge Luis Borges
2. Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception
3. Michel Foucault, Le corps Utopique
Artist's Statement`
The Garden of Forking Paths
The series The Garden of Forking Paths invites us on a dreamlike wander, a walk through a labyrinthine garden, one ripe for unusual encounters and daydreams. Carried by the wind of imagination, enchantment, and reminiscence, we meander through the paths, aligning ourselves with the vegetal and floral presences, as well as the bodies of flesh and stone that seem to awaken beneath our steps. The plants lavishly adorn the stone bodies — with silk, velvet, gauze, colors, gold, and silver — as they stir from their slumber, coming alive and giving birth to a marvelous ballet. This dance enacts a mysterious metamorphosis of the visible, a silent and fragrant bloom where scents, colors, and sounds respond to one another. Capturing the silent influence of these correspondences, the subtle interactions, the permanence of the ephemeral, and the transformations of the garden’s inhabitants into new forms — this is the aim of my wandering and eternal dreaming!
Beyond beauty, the power of the imagination.
It is a labyrinthine vision, one made of encounters with singular presences, both real and fictional, opening onto an imaginary world. Nature is approached as a space to explore, an extraordinary territory in its most literal sense, made of awe, curiosity, where a certain strangeness, an almost surreal world, may emerge. And to realize that we are an integral part of this landscape. Nature is not a backdrop, it is the home of humankind. As Victor Hugo wrote in Les Contemplations, "The Soul and the Flower."
A narrative that places the body, our vessel for being-in-the-world (2), at the center of our intimate space. The body, the zero point of the world, where paths and spaces intersect (...) this utopian core from which I dream, I speak, I move forward, I imagine, I perceive things in their rightful place and I deny them too, through the undefined power of the utopias I imagine. (3)
A body today battered, exploited, imprisoned, shackled, despised, deprived of its most basic freedom, of its fundamental sovereignty.
It is not merely about showing the beauty of nature and bodies, but inviting us to rethink them in their singularity, to regard them as essential and worthy of the greatest respect.
A narrative that questions our bond to the world, to nature, to the other, to others, our unlike equals; that takes into account the power of the imagination to help us surpass our limiting and destructive representations. For a world more livable for all. To envision the possibility of a more harmonious, more respectful coexistence. A necessary utopia!
- Olga Caldas, January 2025
1-Title of the eponymous short story by Jorge Luis Borges
2-Maurice Merleau-Ponty, Phenomenology of Perception
3-Michel Foucault, The Utopian Body