Du 20 octobre au 16 décembre 2023 - PROLONGATION jusqu’au 29 décembre 2023
Vernissage le 19 octobre à partir de 19h30
Mikelle Standbridge (Italie/USA) - Fabiola Ubani (Grande Canarie/Espagne) - Olga Caldas — OKA (France)
Curatrice Olga Caldas
Galeire IMMIX, 116, quai de Jemmapes _ Paris 75018
Mémoires Vives
Cette exposition Intitulée Mémoires Vives a pour objet la mémoire dans sa relation étroite à la photographie, moyen privilégié permettant de convoquer, de ranimer, de sauver nos souvenirs de l ’oubli. Les quatre artistes présentés ici - Olga Caldas et OKA, Mikelle Standbridge, Fabiola Ubani - en questionnent divers aspects à travers des propositions personnelles très différentes et cependant complémentaires.
Hommage et commémoration pour Olga Caldas et OKA ; madeleine de Proust pour Mikelle Standbridge, métaphore de l’oubli pour Fabiola Ubani. La mémoire étant pour chacun d’eux l’objet d’une réinterprétation, d’une re-création de l’événement passé, par une ré-activation de la photo souvenir brute grâce au jeu corporel, aux procédés alternatifs ou à la scénographie.
La série photographique « Corps mémoires » d’Olga Caldas et OKA aborde la mémoire collective, historique. Les auteurs entendent rendre hommage aux victimes des crimes nazis d’une façon inédite, renouvelée, en inscrivant leurs noms sur des corps de femmes et d’hommes conceptualisés comme des stèles vivantes. La scénographie imaginée pourl’exposition composée de photographies grand format suspendues, d’interviews vidéo des personnes photographiées et d’une installation mémorielle, se veut immersive pour une implication forte de chacun.
La proposition de Mikelle Standbridge porte, elle, sur la mémoire individuelle. Intitulée Shoebox Stories (Eclipse of Family Histories and Surrogate Memory Tropes) *, elle est inspirée des boîtes à chaussures dans lesquelles on range habituellement des photographies de famille. Le visiteur est invité à manipuler ces créations hybrides mêlant des détails, des objets photographiques, des textes, des textures, aptes à réactiver des souvenirs, convoquer des images, des émotions oubliées à l’instar de la « madeleine » de Proust.
*(Éclipse des histoires familiales et tropes de mémoire de substitution)
Avec « Fading Memories », Fabiola Ubani évoque, à son tour, une mémoire intime, autobiographique. Elle met en images la lente lutte contre l’oubli et l’effacement de la mémoire due à la maladie. L’artiste a construit une narration à partir de photographies- souvenirs de son enfance la mettant en scène avec sa mère, aujourd’hui atteinte de la maladie d’Alzheimer. L’utilisation de procédés photographiques anciens, comme l’anthotype, révèle une image qui tend à disparaître au contact de la lumière, ou bien la gravure qui imprime une image comme on grave des souvenirs. De belles métaphores de la mémoire !
Ainsi, la mémoire plurielle est au centre de ces propositions comme elle est au centre de nos vies. Sans elle il y a perte des repères, déclin, néant. D’où l’importance de garder une mémoire vivante capable de s’ancrer dans le présent, de se projeter dans le passé et dans l’avenir et ainsi de nous permettre d’habiter pleinement le monde.
En filigrane, il est question infailliblement de la fragilité de cette mémoire et son corolaire
l’oubli. Les quatre artistes proposent, chacun à sa manière, des moyens originaux de la stimuler, de la nourrir, d’en prendre soin. Leurs œuvres donnent une forme visible à la mémoire et offrent au visiteur une nouvelle façon de faire émerger des souvenirs enfouis.